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Les mines de la Région au début du XXème siècle

3 mars 2015

Une salle de classe...

Chaise d’école des années 50 en bois et structure en métal. 

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Voici une salle de classe de la vieille école, vous pouvez y voir des pupitres.

 

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3 mars 2015

l école de nos grand - parent

 

En mathématiques, on faisait beaucoup de problèmes d’arithmétique (robinets et trains !), un peu de géométrie et beaucoup de calcul mental.

  Les autres matières étaient l’Histoire, la Géographie, les leçons de choses (sciences). Nous faisions aussi du dessin et du travail manuel.

  Dans notre école, un professeur de musique communal nous apprenait des chants traditionnels (« Au bord de la rivière », « colchiques dans les prés »…) mais aussi « La Marseillaise » et « le chant du départ ».

  Il y avait également un professeur de gymnastique communal. Nous faisions de la gymnastique dans la cour de récréation (course, sauts etc…), du grimper à la corde sous le préau. On consacrait beaucoup leçon de morale avec une phrase  écrite au tableau qui était ensuite retranscrite sur le cahier du jour.

  En français, on faisait tous les jours de la lecture, une fois par semaine, la dictée et la rédaction le samedi. Grammaire, conjugaison et vocabulaire étaient également au programme. A la fin de l’école primaire, on connaissait par cœur tous les temps de l’indicatif, du subjonctif, du conditionnel et de l’impératif. On faisait des analyses de phrases : des analyses logiques. On apprenait beaucoup de récitations, en particulier les fables de La Fontaine ou des poèmes de Victor Hugo, Albert Samain, Théophile Gautier etc… qui ne sont plus très étudiés de nos jours

Crayons à papier, porte-plume à la plume « Sergent major », gomme, aiguise-crayons, compas étaient rangés dans un plumier en bois, simple ou double.

Cahiers et livres étaient recouverts de papier bleu ; nous avions aussi des protège-cahiers de réclames et des buvards distribués par la maîtresse. Moi, j’aimais collectionner les buvards portant des publicités, on disait « des réclames » : chocolat Meunier, cacao Van Houten, Ripolin etc…

En classe, on travaillait sur le « cahier de brouillon » et on recopiait nos exercices sur le «cahier du jour ». Ce cahier devait être très bien tenu : traits tirés à la règle, pas de ratures ni de taches. Pourtant, avec le porte-plume, il y avait parfois quelques pâtés...

Un « cahier de roulement » était  tenu chaque jour, par les élèves, à tour de rôle. C‘était une sorte de témoin que la maîtresse conservait dans la classe, peut-être pour montrer à l’inspecteur (l’inspecteur, je ne crois pas l’avoir vu de toute ma scolarité ; pourtant, nous en parlions et redoutions sa venue).

Une fois par mois, nous tremblions quand approchaient les compositions que nous faisions sur le « cahier mensuel ».

Nous étions notés sur dix dans toutes les matières et ce cahier était ensuite signé par les parents. Enfin sur le cahier du soir, nous faisions nos devoirs du soir. »

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Nezha

3 mars 2015

L'école d'autrefois

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L'école était obligatoire à partir de 6 ans et jusque 12 ans. Les horaires étaient de 8h00 à 11h00 et de 13h00 à 16h00.  A partir de 10 ans, les élèves allaient à l'étude de 17h00 à 18h00.

Souvent les filles et les garçons étaient séparés. Dans les classes, il y avait plusieurs cours.

 

anc-école-1922 (1)Les enfants il vont a l école pour travaillè à l ècole et pour trouver du travaille.

Tom

3 mars 2015

Les mineurs travaillent debout...

téléchargement (1)Les mineurs travaillent de bout,avec des marteaux.

images (11)Les petits ou les petites travaillent tout seul.

2934176913_2_23Le cheval il pousse un chevaler.

images (9)Nos grands parents après avoir travaillé il parle entre eux.

Teddy

3 mars 2015

Comment était l'école avant...

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Les bâtiments d'école présentaient une grande diversité selon que l'on était dans une école de ville ou de village. L'école devait se situer sur un terrain sec et dans un endroit calme et aéré, de préférence dans une zone verte ou à proximité; les abords de l'école ne devaient présenter aucun danger pour les enfants.

 

Comment étaient les classes?

Les classes étaient spacieuses, claires, bien aérées .Face au tableau, les élèves reçoivent la lumière du jour du côté gauche.Le tableau est à 3 mètres minimum des élèves.

 

Comment se passaient les récréations ? Les repas ?

La photo montre une "ronde", jeu très fréquent : les enfants chantent "Il court, il court le furet" pendant que deux enfants se poursuivent à l'extérieur du cercle. D'autres chansons accompagnent ces rondes notamment "J'ai perdu mon mouchoir". Il y avait d'autres jeux : les sauts à la corde, le cerceau, les billes, les osselets, la marelle, colin-maillard, chat perché...

 

Les repas se passaient "en silence". Les enfants recevaient un bol de soupe.

De quel matériel disposaient les élèves ?

Le crayon noir et le cahier de brouillon , l'ardoise et la touche, le porte-plume et les plumes métalliques rangées dans un plumier en bois, le cartable en cuir qu'on gardait de la première à la dernière année d'école.

 

Quelles étaient les punitions ? Et les récompenses ?

Les punitions : se mettre debout à côté du banc, ou pire aller dans le coin debout ou pire à genoux, pire encore à genoux sur une règle ,les mains sur la tête. Le bonnet d'âne est plus ancien,il était déjà interdit après la guerre 1940-1945.

 

Et les récompenses ? Dans l'ordre de la plus petite à la plus prisée:des "bons points",petits bouts de papier ou de carton,à chaque bulletin on les comptait et on notait dans le bulletin la somme des "bons points" obtenus.Il fallait les redonner à l'instituteur et on recommençait à zéro pour la période suivante.Plus appréciées étaient les "cartes d'honneur", écrites en lettres dorées et honneur suprême:les médailles en argent accrochées par un ruban fin ou plus large selon le mérite.On portait fièrement sa médaille par-dessus son tablier.

Les classes étaient-elles mixtes ? Y avait-il un instituteur par année ?

Les classes n'étaient pas mixtes. En fonction de la grandeur de l'école, il y avait un instituteur pour une, deux années ou plus. En général, classe unique dans les petits villages, souvent trois classes 1 et 2 ensemble, 3 et 4 , 5 et 6.

 

Quels jours allait-on à l'école et de quelle heure à quelle heure ?

On allait à l'école le lundi, mardi, mercredi, jeudi matin, vendredi et le samedi, de 8h. à 12h. et de 14h.à 16h.

 

Jusqu'à quel âge l'école était-elle obligatoire ?

Dès 1914, l'école est devenue obligatoire jusqu'à 14 ans, mais à cause de la guerre cette mesure n'a été respectée qu'en 1918.

Quels cours avait-on à l'école ?

Avant tout le cours de religion dans les écoles catholiques et le cours de morale dans les écoles "officielles" (communales, provinciales ou d'état).
Tout l'enseignement est donné dans une atmosphère religieuse;les textes de lecture en sont imprégnés; les leçons de sciences éduquent aussi au bon maintien, à la propreté,etc...
Les cours sont les suivants dans l'ordre d'importance: lecture, écriture, calcul, grammaire, conjugaison, géographie; histoire, sciences naturelles, formes géométriques, dessin, chant, gymnastique et pour les filles:travaux à l'aiguille (couture, tricot, crochet).
On ajoute aussi pour les plus grands:hygiène,économie ménagère, instruction anti-alcoolique et épargne scolaire.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Anaelle

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3 mars 2015

L'ancienne écoles

A quels jeux jouiez-vous dans la cour ?

Nos grands-parents jouaient aux billes, à la marelle, à cache-cache, au saut à la corde, au ballon prisonnier, à l'attrape, aux gendarmes et aux voleurs.

 

Comment étaient les bureaux ?

Les bureaux étaient des pupitres en bois avec un trou pour l'encrier et avec le banc attaché.

 

Avec quoi écriviez-vous ?

Ils écrivaient avec des porte-plumes et des plumes (Sergent Major) et de l'encre violette.

 

Sur quoi écriviez-vous ?

Ils écrivaient sur des cahiers , des feuilles et des ardoises.

 

Aviez-vous des cartables, et comment étaient-ils ?

Ils avaient des cartables en cuir ou en carton bouilli ou en toile.

 

Comment alliez-vous à l'école?

Pour aller à l'école ils allaient à pied ou en vélo.

 

Comment étiez-vous habillés?

Ils étaient habillés avec des tabliers pour ne pas se tacher.

 

Comment était chauffée la classe ?

Il y avait des poêles à bois ou à charbon.

 

Qu'est-ce-qu'il y avait dans la classe que nous n'avons pas?

Il y avait des estrades devant le tableau, un bonnet d'âne pour punir les enfants qui n'étaient pas sage ou qui travaillait mal, des encriers et des plumes.

 

Aviez-vous des ordinateurs ?

non

 

Aviez-vous des livres, une bibliothèque ?

Ils travaillaient avec des livres de lecture.

 

Comment était éclairée la classe ?

Les classes étaient éclairées avec des ampoules électriques.

 

Est-ce qu'il y avait des filles et des garçons ?

Les garçons et les filles n'étaient pas mélangés : il y avait des classes de filles et des classes de garçons.

 

Comment mangiez-vous à midi ?

Certains mangeaient à la maison, d'autres apportaient leur gamelle à l'école d'autres encore mangeaient à la cantine.

 

 

A l'époque de mes grands parents, l'école fonctionnait très différemment. Il y avait surtout de la discipline et les enfants respectaient leurs instituteurs. Les garçons et les filles n'étaient pas mélangés. Ils arrivaient le matin, il fallait absolument être en rang par deux pour avoir le droit d'entrer en classe. Après cela, ils restaient debouts jusqu'à ce que l'instituteur leur dise de se mettre assis. La journée commençait par une leçon d'instruction civique et de politesse. L'instituteur regardait si tous les enfants avaient les mains propres. A aucun moment ils n'avaient le droit de parler sans avoir auparavant levé le doigt et avoir l'ordre de l'instituteur. Les punitions, c'était le coin (il arrivait parfois d'y rester plus d'une demi-heure), l'instituteur tapait sur le bout des doigts avec sa règle et pouvait aussi donner des pages entières d'écritures.
Le maître enseignait la grammaire, la conjugaison, le calcul mental, le calcul, l'histoire, la géographie. La classe était composée de pupitres en bois de deux places. Il y avait un encrier pour chaque élève et on écrivait avec un porte plume. La trousse s'appelait un plumier en bois. Les enfants devaient obligatoirement avoir une blouse. Les enfants jouaient aux billes, à la marelle, au ballon

 

Carla Da Fonseca

3 mars 2015

Des texte et des photo proposer par Valentin

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Les mineurs travaillent dans les mines et il avaient besoin des chevaux pour remonter le charbon.

ancienne_ecole_de_garcons_cpa_1959C'etait l' ecole des garçon parce que avant les filles et les garçon etaient séparer.

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C'est un  morceau de charbon qui on trouver dans les mines avec leur marteau piqueur. on appelle une gaillette

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C'est  un mineur qui fait une photo avec un cheval dans les mines.

valentin.

26 février 2015

Les mineurs

Les premiers mineurs portaient  leurs propres tenues, elles n’étaient donc pas adaptées aux conditions difficiles des mines de charbon.  C’est vers  1900 que les mineurs prennent l’habitude de de porter une blouse et un pantalon blancs. Ceci leur permettait d’être vus dans les galeries sombres et ainsi, de renforcer leur sécurité.  Les mineurs portaient une barette,  qui en fait est un chapeau de de cuir bouilli pour se protéger la tête, et qui leur servait notamment à tenir leur lampe.  Ils ne se séparaient  de leur musette, un sac en toile qui transportait  leur « briquet ». Le briquet était le casse-croûte du mineur. Il était composé d’épaisses tartines avec du fromage blanc, d’une pomme et de café froid dans une gourde en fer.Après 1945, les compagnies des mines  standardisent  l’équipement du mineur. Un pantalon et une veste de coton bleu habillent l’ensemble des mineurs de la région. Pour la sécurité du mineur, les compagnies équipent chaque mineur de chaussures de sécurité, d’un casque en cuir bouilli et d’une lampe de sûreté. Chaque mineur possédait un numéro de matricule qu’il retrouvait  inscrit sur un jeton qu’il donnait à la lampisterie pour recevoir sa lampe. Ce système servait à lister les mineurs présents, ainsi lors de catastrophes, la compagnie connaissait exactement le nombre et le non des mineurs qui n’étaient pas remontés.Vers 1950, les mineurs se sont équipés de casques en plastique blanc surmontés d’une lampe frontale électrique. Il portait à la ceinture la batterie qui alimente la lampe et un appareil autonome de respiration. Des gants, des lunettes, un masque contre la poussière et des bottes avec bout en fer étaient des protections supplémentaires à l’époque.

L'arrêt du dernier puits de mine du Nord Pas-de-Calais, le 21 décembre 1990, à Oignies, au moment même où d'anciens mineurs creusaient le tunnel sous la Manche, a résonné, 270 ans après la découverte du gisement houiller dans le Valenciennois, comme un symbole de la mutation de toute une région. L'image des derniers mineurs du Nord Pas-de-Calais entourant la dernière gaillette de charbon remontée au jour a masqué, d'une certaine façon, la diversité exceptionnelle des activités conduites par les Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais, l'ampleur des défis qu'elles ont relevés, tant à la Libération et dans les années cinquante, lorsqu'elles durent fournir les ressources énergétiques nécessaires à la reconstruction du pays puis à sa modernisation, qu'à partir de 1960, confrontées, comme elles le furent dès lors, à la nécessité de conduire en bon ordre la récession charbonnière en contribuant à ouvrir de nouvelles voies d'avenir pour leur personnel et la population de la région minière. Les qualités manifestées par les mineurs, courage, esprit de solidarité, savoir faire sont connues. Ces qualités, tous les hommes et les femmes du Bassin minier, dans des métiers, des situations très diverses, en ont fait preuve lorsqu'il leur a fallu s'adapter à des situations nouvelles, faire l'expérience de nécessaires conversions. Ce numéro spécial de Relais, c'est un hommage que nous leur rendons. Il rappellera à des centaines de milliers d'anciens mineurs, épouses ou fils de mineurs, l'exceptionnelle communauté d'esprit et d'énergie, dans le travail comme dans les activités de loisirs, qui les a unis et les unit encore. Il sera reçu comme un témoignage de ce que tant d'hommes ont apporté à la collectivité, leur peine, leur ténacité, parfois malheureusement leur vie. Il dévoilera à tous les autres lecteurs la richesse et l'étendue des métiers et des activités développées au sein des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. Nombre de ces activités, au jour, n'ont d'ailleurs pas disparu. Les Houillères, avec Charbonnages de France et d'autres partenaires, ont fait en sorte qu'elles soient poursuivies avec profit et contribuent au renouveau régional.Les journaux de l'entreprise, de Mineurs en 1947 à Mineurs de France en 1991, en passant par Relais, délivraient, chaque mois, à des lecteurs aussi nombreux que ceux d'un grand magazine national, de multiples informations sur la vie du Bassin, accompagnaient leurs loisirs. Ces pages ne prétendent ni traduire, ni résumer ce qui composa l'existence de tant d'hommes et de femmes au cours de ces 45 années ; simplement en raviver la mémoire, en montrer la richesse, manifester peut-être leur légitime fierté.Ces pages permettront à de nombreux mineurs de se reconnaître, de reconnaître leurs lieux de travail, de vie, de vacances. Qu'elles permettent aussi de leur exprimer une pleine reconnaissance pour le travail accompli.

Un terril est une colline artificielle construite par accumulation de résidu minier, sous-produits de l'exploitation minière, composés principalement de schistes, et en plus petite quantité de grès carbonifères et de résidus divers.

 

Texte proposé par David.

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26 février 2015

Texte de Valentin


Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 

 

 

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Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 

 


Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 


Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 

 

 

 


Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 

 


Etienne fit quelques pas, attiré par la machine, dont il voyait maintenant luire les aciers et les cuivres. Elle se trouvait en arrière du puits, à vingt-cinq mètres, dans une salle plus haute, et assise si carrément sur son massif de briques, qu'elle marchait à toute vapeur, de toute sa force de quatre cents chevaux, sans que le mouvement de sa bielle énorme, émergeant et plongeant, avec une douceur huilée, donnât un frisson aux murs. Le machineur, debout à la barre de mise en train, écoutait les sonneries des signaux, ne quittait pas des yeux le tableau indicateur, où le puits était figuré, avec ses étages différents, par une rainure verticale, que parcouraient des plombs pendus à des ficelles, représentant les cages. Et, à chaque départ, quand la machine se remettait en branle, les bobines, les deux immenses roues de cinq mètres de rayon, aux moyeux desquelles les deux câbles d'acier s'enroulaient et se déroulaient en sens contraire, tournaient d'une telle vitesse, qu'elles n'étaient plus qu'une poussière grise. Etienne regardait en l'air filer les câbles, plus de trente mètres de ruban d'acier, qui montaient d'une volée dans le beffroi, où ils passaient sur les molettes, pour descendre à pic dans le puits s'attacher aux cages d'extraction. Une charpente de fer, pareille à la haute charpente d'un clocher, portait les molettes. C'était un glissement d'oiseau, sans un bruit, sans un heurt, la fuite rapide, le continuel va-et-vient d'un fil de poids énorme, qui pouvait enlever jusqu'à douze mille kilogrammes, avec une vitesse de dix mètres à la seconde. Lentement, Etienne revint à la recette. Ce vol géant sur sa tête l'ahurissait. Et, grelottant dans les courants d'air, il regarda la manœuvre des cages, les oreilles cassées par le roulement des berlines. Près du puits, le signal fonctionnait, un lourd marteau à levier, qu'une corde tirée du fond laissait tomber sur un billot. Un coup pour arrêter, deux pour descendre, trois pour monter: c'était sans relâche comme des coups de massue dominant le tumulte, accompagnés d'une claire sonnerie de timbre; pendant que le moulineur, dirigeant la manœuvre, augmentait encore le tapage, en criant des ordres au machineur, dans un porte-voix. Les cages, au milieu de ce branle-bas, apparaissaient et s'enfonçaient, se vidaient et se remplissaient, sans qu'Etienne comprît rien à ces besognes compliquées. 
Il ne comprenait bien qu'une chose: le puits avalait des hommes par bouchées de vingt et de trente, et d'un coup de gosier si facile, qu'il semblait ne pas les sentir passer. Dès quatre heures, la descente des ouvriers commençait. Ils arrivaient de la baraque, pieds nus, la lampe à la main, attendant par petits groupes d'être en nombre suffisant. Sans un bruit, d'un jaillissement doux de bête nocturne, la cage de fer montait du noir, se calait sur les verrous, avec ses quatre étages contenant chacun deux berlines pleines de charbon. Des moulineurs, aux différents paliers, sortaient les berlines, les remplaçaient par d'autres, vides ou chargées à l'avance des bois de taille. Et c'était dans les berlines vides que s'empilaient les ouvriers, cinq par cinq, jusqu'à quarante d'un coup, lorsqu'ils tenaient toutes les cases. Un ordre partait du porte-voix, un beuglement sourd et indistinct, pendant qu'on tirait quatre fois la corde du signal d'en bas, "sonnant à la viande", pour prévenir de ce chargement de chair humaine. Puis, après un léger sursaut, la cage plongeait silencieuse, tombait comme une pierre, ne laissait derrière elle que la fuite vibrante du câble.
- C'est profond ? demanda Etienne à un mineur, qui attendait près de lui, l'air somnolent.
- Cinq cent cinquante-quatre mètres, répondit l'homme. Mais il y a quatre accrochages au-dessus, le premier à trois cent vingt.
Tous deux se turent, les yeux sur le câble qui remontait. Etienne reprit:
- Et quand ça casse ?
- Ah! quand ça casse...
Le mineur acheva d'un geste. Son tour était arrivé, la cage avait reparu, de son mouvement aisé et sans fatigue. Il s'y accroupit avec des camarades, elle replongea, puis jaillit de nouveau au bout de quatre minutes à peine, pour engloutir une autre charge d'hommes. Pendant une demi-heure, le puits en dévora de la sorte, d'une gueule plus ou moins gloutonne, selon la profondeur de l'accrochage où ils descendaient, mais sans un arrêt, toujours affamé, de boyaux géants capables de digérer un peuple. Cela s'emplissait, s'emplissait encore, et les ténèbres restaient mortes, la cage montait du vide dans le même silence vorace.

 

 

26 février 2015

Le travail des hommes et des femmes

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Carte-Postale-Nord-Pas-de-Calais-Mines-et-Mineurs-le-Sabot-au-dessus-du-convoye

60158011

Un mineur est une personne travaillant dans une mine. Son travail peut varier passant du forage des trous pour le dynamitage, à l'extraction du minerai et à la manutention de chargeuse navette ou tout genre de véhicule pouvant servir au transport du minerai.

Le travail dans les mines, pénible et dangereux a concerné les enfants et parfois les femmes. La silicose est une des séquelles du métier.

La sainte patronne des mineurs est Sainte Barbe. On appelait « galibot » un jeune mineur et « porion » le chef de fond. « Gueule noire » était le nom donné à tous les mineurs ainsi qu'à ceux qui travaillaient avec le charbon (soutier, agent de conduite des trains vapeur), par analogie aux « gueules jaunes » qui désignent les ouvriers des mines de fer.

Le "Livre III" du Code minier défini les "Dispositions sociales" notamment les "Conditions de travail et santé et sécurité au travail".

Au Canada, le Québecet l'Ontario possèdent aussi une réglementation sur la santé et sécurité au travail dans le domaine minier. La plupart de leur réglementation étant écrite avec la chair et le sang des travailleurs décédés ou estropiés dans des accidents.

Avant 1925, le travail de mineur était très difficile et dangereux notamment à cause des coups de poussière, des risques de chute dans des monteries, des éboulis. La plupart des accidents étaient mortels.

À noter, les risques liés à l'explosion de bâtons de dynamite jusqu'à leur remplacement par des explosifs plus puissants et plus faciles à manipuler, comme ceux de la famille des plastics.

Avec l'évolution des machines et engins mécaniques, les travaux sont devenus moins difficiles physiquement et ont diminué les risques. Citons l'apparition des chargeuse-navettes, foreuse à flèches diesel, boulonneuse et foreuse Long-Trou. Malgré la modernisation, certaines machines comme la foreuse à béquille, foreuse horizontale, chargeuse pneumatique sur rail et sur roue continuent à être utilisées dans plusieurs petites exploitations minière souterraines pour leur faible coût d'exploitation.

La modernisation a augmenté certains risques comme l'écrasement d'un mineur par un engin, les intoxications au CO2 et les coups de chaleurs dans les mines fortement mécanisées. À noter, l'expansion durant un certain temps de la silicose, une maladie professionnelle irréversible.

Aujourd'hui les ingénieurs et la direction travaillent énormément pour diminuer ces risques et former et informer les travailleurs sur ces risques et sur les précautions à prendre pour ne pas causer ou être victime d'un accident.

Les lieux de travail sont aujourd'hui très sûrs malgré d'occasionnels événements malheureux

Texte proposé par Melyne.

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Les mines de la Région au début du XXème siècle
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